Comme tous les cours de formation générale, cette page comprend 3 unités :
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1.
théologie biblique A/2 PROMESSES DE L'ALLIANCE AVEC ABRAHAM 1/ UNE DESCENDANCE
2/ UN PAYS
3/ UN ACCOMPAGNEMENT PARTICULIER DE DIEU
4/ UN MOYEN DE GRÂCE POUR LE MONDE
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LA PERSONNE ET L’ŒUVRE DU SAINT-ESPRIT LA CONCEPTION BIBLIQUE DE L’ESPRIT - Le mot Esprit traduit l’hébreu " Ruah " et le grec " pneuma ". Ces termes renvoient à l’origine à l’idée de souffle, de vent (Gn.3/8, Jn.3/5-8). Ils évoquent Dieu dans son action puissante et mystérieuse sur le monde (Gn.1/2). - La notion de l’Esprit comme une des trois personnes de la Trinité divine apparaît clairement dans le Nouveau Testament lorsque Jésus le désigne comme un autre lui-même (Jn.14/16, l6/14-17 et 22). - La participation de l’Esprit à la nature divine ressort également du fait que la Bible lui prête des attributs divins : omniscience (1Co.2/10-11), omniprésence (Ps.l39/7), éternité (Hé.9/14), il est saint, il est invisible, et en Actes 5/3-4 il est explicitement identifié à Dieu. On notera également que le péché contre le Saint-Esprit est irrémissible (Mt.12/31-32). - Le caractère personnel du Saint-Esprit doit être nettement affirmé, contre toutes les tendances qui ne veulent voir en l’Esprit de Dieu qu’une puissance impersonnelle ou une expression figurée de l’énergie divine. En effet bien qu’en grec le mot pneuma soit neutre, son activité révèle en fait sa personnalité : Il prend des initiatives (Ac.8/29), il commande et dispose des événements (Ac.10/19-20, 13/2), il prie (Rm.8/26-27)… il peut être attristé (Ep.4/30). - Bien entendu la pleine participation de l’Esprit à la vie divine, en tant que troisième personne de la Trinité, explique seule son invocation dans le nom divin lors de la formule baptismale de Mt. 28/19. L’ACTION DE L’ESPRIT DANS L’ANCIEN TESTAMENT - L’Esprit est agissant dans l’acte de la création (Gn.1/2), de même que le Père et le Fils (sur la place du Fils dans la création ; voir Colossiens 1/16). Ainsi l’univers tout entier est l’œuvre du Dieu trinitaire. - C’est l'Esprit de Dieu qui donne et maintient la vie (Gn.2/7, 6/3 ; Jb.33/4 ; Ps.104/30). Ainsi dès le départ la question de la vie ne saurait se résumer dans un simple débat biologique. La vie vient de Dieu, elle est une émanation du "souffle de Dieu" ; sa persistance est donc entièrement liée à la relation que les êtres vivants entretiennent avec Dieu. - L’Esprit accompagne le peuple de Dieu d’une manière particulière (Es.63/11) et qualifie certains hommes en vue d’une tâche spéciale (Ex.31/3). Il motiva des Juges pour la délivrance d’Israël (Jg.6/34, 11/29) et vint travailler le cœur des rois choisis par Dieu (1S.10/6, 16/13). - Toute l’activité prophétique est également sous-tendue par le fait que l’Esprit a inspiré les prophètes (Ez.11/5 ; Za.7/12 ; 2Pi.1/21). Toutefois si l’Esprit venait visiter, ou quelquefois s’emparait d’un homme, c’était en fonction d’une vocation particulière et limitée. L’Esprit intervenait mais il n’était pas donné, il survenait sur quelques-uns mais pas sur tous (Nb.11/25-29). L’ACTION DE L’ESPRIT EN RAPPORT AVEC LA VENUE DE JESUS-CHRIST - Les temps messianiques étaient annoncés dans la prophétie comme liés à une nouvelle et très importante présence de l’Esprit parmi le peuple de Dieu. L’Esprit sera répandu sur "toute chair" (Jl.2/28-29), Il habitera en l'homme qu’il régénérera et sanctifiera de sa présence (Ez.36/26-27). - Jésus-Christ rassemble dans sa personne toutes les dimensions de l’activité de l’Esprit. Il a été conçu dans sa chair par l’action de l’Esprit (Lc.l/35). L’Esprit repose à demeure sur sa personne (Jn.1/32, Lc.4/18) de telle sorte qu’il est rempli de l’Esprit, conduit par l’Esprit (Lc.4/1) et plein de la puissance de l’Esprit (Lc.4/14). - C’est également par le pouvoir et la conviction de l’Esprit que Jésus a pu aller jusqu’au bout de sa mission, jusqu’au sacrifice de la Rédemption (Hé.9/14) et c’est encore l’Esprit qui est l’artisan de sa résurrection (Rm.8/11). - Par son œuvre médiatrice parfaitement accomplie entre Dieu et les hommes, Jésus est devenu celui par lequel, ou en qui, l’Esprit-Saint peut être donné (Mt.3/11 ; Jn.7/37-39). - Désormais le baptême dans l’Esprit-Saint constitue l’événement fondamental de la vie avec Dieu, il inaugure la vie nouvelle (Ac.1/8) et constitue le lien d’une nouvelle communion "en Christ" (Ep.2/18 ; 1Co 12/12-13). L’ESPRIT DANS LA VIE DE L’EGLISE ET DU CROYANT - Aujourd’hui l’Esprit habite l’Eglise et le croyant le telle sorte que l’une et l’autre peuvent être désignés "temple de l’Esprit" (Ep.2/21 ; 1Co.6/19). - Au niveau collectif (l’Eglise), l’Esprit suscite des hommes pour accomplir tel ou tel ministère et distribue des dons divers à l’ensemble du peuple de Dieu afin que règne un climat d’édification mutuelle (1Co.12/4-7 et 14/12). - Au niveau individuel, l’habitation de l’Esprit chez le fidèle accomplit existentiellement (ou subjectivement) l’œuvre que le Christ a accomplie dans l'histoire et dans "la tente véritable" (Hé.9/11-12) ainsi : - l’Esprit-Saint qui a déployé la Parole de Dieu en inspirant toute la Bible, fait aujourd’hui une œuvre d’illumination dans le cœur des croyants afin que ceux-ci comprennent et reconnaissent l’autorité de cette parole (1Co.2/12-l4). - La Bible dit que je suis pécheur, mais seul le Saint-Esprit peut me faire prendre conscience personnellement de ma faute. C’est le Saint-Esprit qui me conduit dans une vraie repentance (Jn.16/8). - En même temps, seul le Saint-Esprit peut me donner la certitude que mes fautes et mes offenses ont été totalement pardonnées et que je suis en paix avec Dieu, admis en sa présence comme l’un de ses enfants bien-aimés (Rm.8/16). - Ainsi également, le Saint-Esprit transforme mon obéissance aux commandements de Dieu en un chemin de joie et de liberté (2Co.3/17-l8). - Enfin, le Saint-Esprit nous fait goûter par avance un peu du Royaume à venir afin, non pas de nous satisfaire pleinement dans le monde présent, mais afin que nous attendions avec une pleine espérance le monde qui vient (Rm.8/23-25 ; Ap.22/17). |
Les documents ci-dessous sont essentiellement issus d'un dossier catéchétique publié au début des années 70 par la Société des Ecoles du Dimanche et intitulé : "30 fiches d'histoire de l'Eglise". Ce dossier n'est plus édité. |
J La conversion de l'empereur Constantin au christianisme et l'Edit de Milan (313) marquent un tournant important dans l'histoire de l'Eglise. Non seulement l'Église et l'empire ne s'opposent plus, mais en 380 le christianisme devient religion d'empire. L
K Une importante littérature chrétienne se développe dans les premiers siècles, due en particulier aux Pères de l'Église.
I. - L'EGLISE ROMAINE D'EMPIRE.
1. - Constantin, reconnu empereur d'occident par les troupes de son père, doit faire la guerre à Maxence dont il est vainqueur près de Rome. Au cours de cette compagne Constantin adopte le christianisme.
2. - Constantin parvient au christianisme, semble-t-il, par étapes, rejetant d'abord les cultes impies, découvrant ensuite qu'il y a un Dieu suprême, sachant enfin que Dieu a envoyé son Fils unique sur la terre. En 312, à la suite, d'un songe, l'empereur fait graver sur les boucliers de ses soldats un emblème chrétien ; nous sommes à la veille d'une bataille décisive contre Maxence, et cette bataille est gagnée. Constantin aurait vu également une croix dans le ciel, au couchant, avec ces mots : " Sois vainqueur par ce signe " ; le lendemain de cette vision des prêtres chrétiens lui donnent l'explication de ce signe et Constantin fait alors confectionner un étendard selon l'ordre divin.
3. - En 313, Constantin, empereur d'occident, et Licinius, empereur d'orient, signent l'Edit de Milan.
L'Eglise cesse d'être persécutée et devient l'objet de faveurs de la part de l'empereur Constantin (dotations, fondations d'églises, exemption d'impôts pour les prêtres). Constantin s'entoure également de conseillers chrétiens. Cependant il ne se fait baptiser que sur son lit de mort, restant toute sa vie en marge de l'Eglise dont il n'est même pas catéchumène.
Mais l'époque qui commence avec Constantin, et que l'on appelle époque constantinienne, est importante pour l'histoire de l'Eglise. L'Eglise et l'empire ne s'opposent plus, sauf de rares exceptions, et lentement l'Eglise devient religion d'empire.
Sous Constantin l'empire romain retrouve son unité, une unité d'ailleurs fort précaire, avec pour capitale Constantinople, nouveau nom de l'antique Byzance.
4. - Sous l'empereur Julien une brève réaction païenne se produit. L'empereur, élevé dans le christianisme, devient peu à peu un adversaire de l'Eglise ; c'est pourquoi l'Église lui a donné le qualificatif d'Apostat. La lutte entre l'empereur et l'Eglise prend souvent un caractère sanglant.
5. - Les successeurs de Julien sont des empereurs favorables au christianisme. Sous Théodose le christianisme devient religion d'Etat en 380. Puis, en 391, le culte païen est interdit et les temples païens sont fermés.
II. - LA FORMATION DU CANON DU NOUVEAU TESTAMENT.
1. - Pour les chrétiens du christianisme primitif il y a une autorité absolue, celle du Seigneur. Il convient donc de fixer par écrit les paroles, les gestes du Seigneur et de ceux qui ont été ses premiers témoins. Si bien qu'à côté de la Bible Juive (Ancien Testament) se constitue un recueil des premiers écrits chrétiens destinés à l'édification des fidèles. Cependant toute cette première littérature chrétienne n'a pas la même valeur et il faut opérer une sélection rigoureuse afin de ne conserver dans le canon du Nouveau Testament que des ouvrages dont la valeur est indiscutable. Ce terme de " canon " vient d'un mot grec qui signifie mesure, limite, règle, liste ; dès la fin du second siècle, les écrits canoniques comprennent les vingt-sept livres (4 Évangiles, le livre des Actes, 21 épîtres, l'Apocalypse) qui composent ce que nous appelons maintenant le Nouveau Testament.
2. - Dans cette première littérature chrétienne il faut cependant mettre à part un document très important pour la période qui suit immédiatement la période apostolique ; il s'agit de la Didachè, ou " Enseignement des douze apôtres ", ou " Enseignement du Seigneur aux païens, transmis par les douze apôtres ".
3. - L'Eglise, éprouve le besoin de fixer les grandes lignes de sa foi. Pour cela elle rédige des symboles dont celui dit "des apôtres" :
Je crois en Dieu, le Père Tout-Puissant créateur du ciel et de la terre.
Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit et qui est né de la Vierge Marie. Il a souffert sous Ponce-Pilate, il a été crucifié, il est mort, il a été enseveli, il est descendu aux enfers. Le troisième jour, il est ressuscité des morts, il est monté au ciel, il s'est assis à la droite de Dieu le Père tout puissant, et il viendra de là pour juger les vivants et les morts.
Je crois au Saint-Esprit. Je crois la sainte Eglise universelle, la communion des saints, la rémission des péchés, la résurrection de la chair et la vie éternelle.
En fait ce symbole ne remonte pas directement aux apôtres ; c'est l'Eglise des premiers siècles qui en assure progressivement la rédaction.
III. - LES PERES DE L'EGLISE.
1. - On a l'habitude de donner aux auteurs des premiers écrits chrétiens le nom de " Pères de l'Eglise ". Dans l'antiquité on appelle " Père " un maître, le maître étant considéré comme le Père spirituel de celui ou de ceux qu'il éduque.
2. - Comme dans l'antiquité chrétienne c'est l'évêque qui a la charge d'enseigner, c'est lui qui reçoit le titre de Père. Mais on étend ce sens de Père à des écrivains reconnus comme témoins de la tradition authentique de l'Église, même s'ils ne sont pas évêques.
3. - On distingue
- Les Pères apostoliques : Clément de Rome, Ignace d'Antioche, Polycarpe de Smyrne, qui, à la suite des apôtres, exposent les vérités de la foi.
- Les Pères apologètes qui font l'apologie du christianisme à l'heure où celui-ci doit rendre témoignage dans le cadre d'un monde païen persécuteur de l'Église : Justin Martyr à Rome, Tatien le Syrien, Irénée de Lyon. Le grec est la langue de ces Pères de l'Église ; il prévaut jusqu'au IIIe siècle dans toute l'Église.
Par la suite les Pères de l'Eglise écrivent en grec (ce sont les Pères grecs, Clément d'Alexandrie et Origène par exemple) ou en latin (ce sont les Pères latins, Tertullien ou Cyprien par exemple).
Tertullien, né entre 155 et 160 à Carthage de parents païens, connaît une éducation soignée, puis vient à Rome pour recevoir une solide formation juridique. Après sa conversion, aux environs de 193, il s'établit à Carthage où il est chargé de l'enseignement catéchétique. En Afrique le peuple chrétien est nombreux et Tertullien peut écrire dans son Apologie, peut-être avec un peu d'emphase : " Nous remplissons vos places, vos marchés, vos amphithéâtres. " Il y a beaucoup à faire et Tertullien se consacre à la catéchèse, la polémique, la théologie, la philosophie. Outre son Apologie on peut signaler son étude : Du baptême, premier ouvrage de la littérature chrétienne qui soit totalement consacré à un sacrement.
THEMES DE TRAVAUX ET DE RECHERCHES. 1. A côté des livres canoniques du Nouveau Testament il existe des livres dits apocryphes (Evangile selon Pierre, Evangile selon les Hébreux, par exemple). Que signifie le mot apocryphe ? Pourquoi l'applique-t-on à des livres non admis dans le canon du Nouveau Testament ? 2. Paul écrit aux Corinthiens : " Quand vous auriez dix mille pédagogues en Christ, vous n'avez cependant pas plusieurs pères, puisque c'est moi qui vous ai engendrés en Jésus-Christ par l'Évangile " (1 Cor. 4 : 15). En quoi Paul est-il le " père " des Corinthiens? Comment cela éclaire-t-il le fait que les premiers auteurs chrétiens sont appelés " Pères de l'Eglise " ? |
L'EDIT DE MILAN (313)
Moi, Constantin Auguste, ainsi que moi, Licinius Auguste, réunis heureusement à Milan, pour discuter de tous les problèmes relatifs à la sécurité et au bien public, nous avons cru devoir régler en tout premier lieu, entre autres dispositions de nature à assurer, selon nous, le bien de la majorité, celles sur lesquelles repose le respect de la divinité, c'est-à-dire, donner aux chrétiens comme à tous, la liberté et la possibilité de suivre la religion de leur choix, afin que tout ce qu'il y a de divin au céleste séjour puisse être bienveillant et propice, à nous-mêmes et à tous ceux qui se trouvent sous notre autorité. C'est pourquoi nous avons cru, dans un dessein salutaire et très droit, devoir prendre la décision de ne refuser cette possibilité à quiconque, qu'il ait attaché son âme à la religion des chrétiens ou à celle qu'il croit lui convenir le mieux, afin que la divinité suprême, à qui nous rendons un hommage spontané, puisse nous témoigner en toutes choses sa faveur et sa bienveillance coutumières. Il convient donc que Ton Excellence sache que nous avons décidé, supprimant complètement les restrictions contenues dans les écrits envoyés antérieurement à tes bureaux concernant le nom des chrétiens, d'abolir les stipulations qui nous paraissaient tout à fait malencontreuses et étrangères à notre mansuétude, et de permettre dorénavant à tous ceux qui ont la détermination d'observer la religion des chrétiens, de le faire librement et complètement, sans être inquiétés ni molestés.
Nous avons cru devoir porter à la connaissance de Ta Sollicitude ces décisions dans toute leur étendue, pour que tu saches bien que nous avons accordé aux dits chrétiens la permission pleine et entière de pratiquer leur religion.
Ton Dévouement se rendant exactement compte que nous leur accordons ce droit, sait que la même possibilité d'observer leur religion et leur culte est concédée aux autres citoyens, ouvertement et librement, ainsi qu'il convient à notre époque de paix, afin que chacun ait la libre faculté de pratiquer le culte de son choix. Ce qui a dicté notre action, c'est la volonté de ne point paraître avoir apporté la moindre restriction à aucun culte ni à aucune religion.
LACTANCE : De la mort des persécuteurs
1. Quelles sont les possibilités accordées aux chrétiens par les deux empereurs ?
2. Dans quel intérêt les deux empereurs prennent-ils cet édit ? Relever les expressions les plus significatives à ce sujet ?
3. En dehors des chrétiens, qui peut encore bénéficier de cet édit ? Quels sentiments commandent ces décisions des deux empereurs ?_____________ Les premiers conciles oecuméniques K Le IVe et le début du Ve siècles permettent à l'Eglise de s'organiser. Mais c'est aussi une période riche en hérésies, c'est-à-dire en déviations du pur enseignement évangélique.
K Ces hérésies provoquent la convocation de conciles, le premier concile oecuménique étant celui de Nicée en 325.
I. - LES PREMIERS CONCILES OECUMENIQUES.
1. - L'origine des conciles.
Lorsque les apôtres s'assemblent à Jérusalem, ils transmettent aux fidèles des recommandations formulées en commun, utilisant pour cela la phrase célèbre . " Il a paru bon au Saint-Esprit et à nous... " (Actes 15 : 28). Cette phrase est souvent reprise par les évêques lorsqu'ils ont à prendre des décisions importantes, en des réunions qui se tiennent dans les villes principales des provinces romaines. Ces conciles ou synodes sont le fait de responsables chrétiens qui " suivent une même route " ; dans la plupart des cas ce sont des réunions d'évêques, mais pas forcément d'évêques seuls : des prêtres et des laïcs y participent parfois.
Ces conciles sont dits " oecuméniques " lorsqu'ils réunissent des représentants de toute la chrétienté. Ils formulent des dogmes considérés comme essentiels pour la vie de l'Église.
2. - Les hérésies.
Il y a hérésie quand il se produit une déviation du pur enseignement évangélique, soit en introduisant dans le christianisme des éléments étrangers ou erronés, soit en faisant passer une foi personnelle avant la foi de toute la chrétienté, soit en effectuant un choix dans l'ensemble des éléments de la révélation.
De nombreuses hérésies ont marqué les premiers siècles du christianisme ; mais au IVe siècle, c'est surtout l'hérésie d'Arius, ou arianisme, qui éprouve l'Eglise. Arius, prêtre à Alexandrie, enseigne une doctrine suspecte au sujet de Dieu le Père et surtout au sujet de la divinité de Jésus-Christ ; ses thèses, âprement discutées, troublent l'Église pendant des siècles.
3. - Le concile de Nicée - 325.
Il y a eu dans les premiers siècles de l'Eglise de nombreux conciles; mais le premier concile oecuménique se tient à Nicée en 325.
Le concile règle un certain nombre de problèmes disciplinaires, en particulier il fixe la date de la fête de Pâques, mais s'efforce surtout de résoudre la crise provoquée par l'hérésie d'Arius. Malgré d'ardents défenseurs, Arius est condamné ainsi que toutes ses erreurs.4. - Le concile de Constantinople - 381.
En 381, l'empereur Théodose convoque un second concile oecuménique à Constantinople. Les Pères prennent acte des décisions de Nicée et complètent le symbole formulé lors du premier concile oecuménique. Ce qui donne le symbole connu sous le nom de : Symbole de Nicée-Constantinople.
Nous croyons en un seul Dieu, Père Tout-Puissant, créateur du ciel et de la terre, de toutes les choses visibles et invisibles.
Et en un seul Seigneur, Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, engendré du Père avant tous les siècles, Dieu venu de Dieu, Lumière de Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré et non créé, de la même substance que le Père, et par qui toutes choses ont été faites. Pour nous, hommes, et pour notre salut, il est descendu des cieux, il s'est incarné par le Saint-Esprit en la Vierge Marie et il a été fait homme. Il a été crucifié pour nous sous Ponce-Pilate, il a souffert, il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour selon les Ecritures, il est monté aux cieux, il est assis à la droite du Père. Il viendra de nouveau en gloire pour juger les vivants et les morts, et son règne n'aura point de fin.
Nous croyons en l'Esprit-Saint, le Seigneur qui donne la vie, qui procède du Père, qui est adoré et glorifié avec le Père et le Fils, qui a parlé par les prophètes.
Et en l'Eglise une, sainte, universelle, apostolique. Nous confessons un seul baptême pour la rémission des péchés. Nous attendons la résurrection des morts et la vie du siècle à venir. Amen.
5. - Les conciles du Ve siècle.
La période qui s'étend de 430 à 451 est agitée par la controverse au sujet de la nature humaine et de la nature divine du Christ. Le concile oecuménique d'Ephèse en 431 et celui de Chalcédoine en 451 proclament qu'en la personne une de Jésus-Christ se trouvent deux natures distinctes : la nature humaine et la nature divine.
II. - LES PERES DE L'EGLISE AU IVe SIECLE.
1. - Les Pères grecs.
Parmi beaucoup d'autres il faut citer Basile le Grand, Grégoire de Nysse, Grégoire de Naziance qui préside le concile de Constantinople en 381, mais surtout Athanase et Jean surnommé Chrysostome, c'est-à-dire " bouche d'or ".
2. - Les Pères latins.
Avec Hilaire, évêque de Poitiers, il faut surtout citer Ambroise de Milan et Jérôme.
Jérôme, après avoir beaucoup voyagé, se retire à Bethléem où il mène une vie monastique, entouré de moines dont il est le supérieur.
Pendant les trente-cinq années passées en Palestine, il déploie une extraordinaire activité littéraire. Il explique la Parole de Dieu, écrit un livre d'histoire fort précieux : " Des hommes illustres ", mais surtout traduit la Bible en latin (405). Cette traduction sera appelée Vulgate au Moyen Age, car elle est d'un usage général, c'est-à-dire " vulgaire ", au sens premier de " répandu dans le public ".
THEMES DE TRAVAUX ET DE RECHERCHES.
1. Etudier dans Actes 15 : 1-34 ce que dit la Parole de Dieu du premier synode (ou concile) de Jérusalem. Pourquoi se réunit-il? Quels en sont les participants? Y a-t-il des discussions? A quelles conclusions le synode parvient-il ?
2. Comparer le baptême décrit par Chrysostome (voir "document") au baptême tel que vous le voyez administré dans votre communauté. Quelles sont les ressemblances? Quelles sont les différences ? Pourquoi ?
Document : UN BAPTEME AU IVe SIECLE
A l'heure où vient la nuit, l'officiant vous dépouille complètement de vos vêtements et, comme s'il allait vous introduire au ciel même par ce qui doit s'accomplir, il fait oindre tout le corps de cette huile spirituelle pour fortifier par cette onction tous vos membres et les rendre invulnérables aux traits venant de l'adversaire.
Après cette onction, il vous fait descendre dans les fleuves sacrés, ensevelissant le vieil homme et tout ensemble ressuscitant " l'homme nouveau, rénové à l'image de celui qui l'a créé ". C'est à ce moment que, par les paroles de l'officiant et par sa main, survient la descente de l'Esprit Saint, et c'est un autre homme qui remonte; parfaitement lavé de toute la souillure de ses péchés, il a déposé l'ancien vêtement du péché et revétu le vêtement royal.
Et pour t'enseigner aussi par là que le Père et le Fils et le Saint-Esprit sont une seule substance, voici comment se fait la collation du baptême. Lorsque l'officiant prononce sur l'intéressé : " Est baptisé un tel au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ", il lui plonge à trois reprises la tête dans l'eau et la relève, disposant le sujet par ce rite mystérieux à recevoir la visite de l'Esprit-Saint. Car ce n'est pas l'officiant seulement qui touche sa tête, mais aussi la droite du Christ. Cela ressort des paroles mêmes de l'officiant : il ne dit pas : " Je baptise un tel ", mais : " Est baptisé un tel ", montrant qu'il est seulement le ministre de la grâce et qu'il ne fait que prêter sa main, parce qu'il a été ordonné à cette fonction de la part de l'Esprit.
Dès que les baptisés sortent des piscines sacrées, toute l'assistance les embrasse, les salue, leur donne le baiser, les congratule et partage leur allégresse de ce que, autrefois esclaves et captifs, ils sont devenus en un instant des hommes libres, des fils conviés à la table royale. De fait, aussitôt remontés des piscines, ils sont conduits à la table redoutable, source de mille faveurs, ils goûtent au corps et au sang du Seigneur et deviennent la demeure de l'Esprit.
JEAN CHRYSOSTOME : Huit catéchèses baptismales.
1. Chrysostome voit dans le fait de dépouiller un vêtement et de revêtir un vêtement nouveau le signe d'une vie changée. Quel est le fondement biblique de ce signe? (Voir Rom. 13 : 14 - Gal. 3 : 27 - Col. 3 : 9-10).
2. Etre baptisé, c'est être une nouvelle créature. Que dit à cet égard la Parole de Dieu ? II Cor. 5 : 17 - Eph. 4 : 24.
3. Pourquoi l'officiant (évêque ou prêtre) ne dit-il pas : " Je te baptise ", mais . " Est baptisé un tel " ?
4. Dès que le baptême est achevé, à quel nouveau sacrement participent les baptisés ? Est-ce normal ? Pourquoi ?