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Cours de formation générale : séquence C/2

Comme tous les cours de formation générale, cette page comprend 3 unités :

  1. Le cours de théologie biblique (seuls les titres de chapitre sont disponibles)
  2. Le cours de doctrine ;
    accompagné des lectures complémentaires
    (à télécharger)
  3. Le cours d'histoire de l'Eglise (ou plus exactement les fiches distribuées lors des cours)

1.

Plan du cours de théologie biblique (C/2)
Les actes de ceux qui achèvent l'histoire sainte

1/ LE DON DE L'ESPRIT

a/ La Pentecôte est l'événement-clé du livre des Actes

b/ C'est l'accomplissement plein et entier de l'alliance de grâce

c/ Le don de l'Esprit inaugure les temps de la fin

d/ L'événement est unique

2/ LA FIN DU ROLE CENTRAL D'ISRAEL

a/ L'histoire de la rédemption concerne de moins en moins Israël

b/ Le rejet du Messie entraîne la marginalisation de la nation

c/ Le peuple de la nouvelle alliance n'a plus d'autre centre que J.C.

d/ Achèvement d'une histoire, début d'une autre histoire

3/ LA FONCTION CHARNIERE DES APOTRES

a/ Les apôtres représentent le reste fidèle d'Israël

b/ Dernier maillon de l'histoire de la révélation

c/ L'autorité du Christ pour fonder l'Eglise du Christ

 

2.

Cours de doctrine C/2
BAPTEME DE L'ESPRIT ET VIE CHARISMATIQUE

Il s'agit par le moyen de ce cours de réfléchir sur la vie du Christ au travers de son Corps qui est l'Eglise. Comment cette vie pénètre l'Eglise et comment elle se manifeste. Ce faisant nous redonnerons à un langage aujourd'hui connoté (baptème de l'Esprit/charismatique) son véritable sens et ainsi sa portée universelle.

LE BAPTEME DANS L'ESPRIT

- L'Ancien Testament contient plusieurs promesses très explicites annonçant pour les temps messianiques une nouvelle économie de l'Esprit Saint (Es.44/3, Ez.36/27...). C'est Jean-Baptiste qui, le premier, utilisera l'expression "baptiser du Saint-Esprit" (Matt.3/11) pour désigner l'oeuvre puissante et extraordinaire que va accomplir celui qui vient après lui. Et lorsqu'au jour de Pentecôte l'Esprit remplit les croyants assemblés, Pierre reconnaît dans cet événement l'accomplissement des anciennes prophéties (Act.2/16-17).

- Cette habitation permanente de l'Esprit, à l'intérieur de l'Eglise et à l'intérieur même de chaque croyant (1 Cor.6/19) n'a été rendu possible que parce que Christ a achevé dans la tente céleste son oeuvre de purification (Héb.9/11 et 23 à 26, Jn.7/39).

- Désormais, et c'est là la spécificité essentielle de la Nouvelle Alliance, tout fidèle a un libre accès en la présence de Dieu (Héb.10/19), et inversement, sanctifié par la foi en Christ, l'Esprit de sainteté peut dès lors descendre du ciel et faire sa demeure dans le coeur de l'homme (Act.2/38).

- Ainsi le baptème de l'Esprit, et la potentialité de transformation qu'il représente (Ez.36/27, Act.1/8), ne saurait être une spécificité indépendante de l'oeuvre de la régénération et réservé à des chrétiens qui "en veulent plus" ! Il s'agit en fait de l'expérience normale qui vient sceller l'appartenance de l'individu au "Corps de Christ" (1 Cor.12/13).

- L'écart chronologique qui sépare la conversion des apôtres (conversion éventuelle!) et leur baptème dans l'Esprit ne saurait justifier une théorie de la "double expérience". Cet écart n'était que le fait d'une période particulière : celle de la transition entre l'Ancienne et la Nouvelle Alliance. En ce sens la Pentecôte est unique. Si l'expérience des Samaritains (Act.8/14 à 17) semblent reproduire un schéma semblable c'est à cause du caractère nouveau, là aussi, de l'introduction de la vie de l'Esprit chez les Samaritains (voir le programme d'Actes 1/8).

SACERDOCE UNIVERSEL

- On ne peut affirmer à l'aide de l'Ecriture que la présence de l'Esprit-Saint doit se manifester par telle ou telle expérience émotionnelle, ou par l'apparition subit d'un "charisme" particulier, mais ce qui est spécifique de la vie dans l'Esprit c'est le fait qu'elle rend le fidèle capable de participer à l'édification du corps tout entier (1 Pi.2/4-5).

- La vie du Christ à l'intérieur de l'Eglise est ainsi rendue visible (même éventuellement par ceux du dehors, cf. 1 Cor.14/24-25) par le principe de l'édification mutuelle (Eph.4/16, Rom.14/19). Chaque croyant est "prêtre" pour son frère en ce sens que sa relation vivante avec Dieu contribue à l'élever, et à élever l'Eglise vers la stature parfaite du Christ. Ce "sacerdoce universel des croyants" met fin au système des médiations, caractéristique de l'Ancienne Alliance (Jér.31/33-34).

- Par ailleurs, ce même travail de l'Esprit se traduit par une grande diversité de fonction et de service. Comme un corps humain dont tous les membres participent à leur manière à la vie du corps (1 Cor. 12/14 à 27), l'Eglise vit et progresse selon sa vocation grâce à la complémentarité des "dons spirituels" reçus par ses membres dans leur relation avec le Christ (1 Cor.12/4 à 7, Eph.4/7).

QU'EST-CE QU'UN "DON SPIRITUEL" ?

- Les "dons spirituels" sont nommés dans le Nouveau Testament, tantôt "charisma" (ex: Rom.1/11), tantôt "pneumatikon" (ex: 1 Cor.12/1) ; ce qui donne en traduction littérale : "effet de la grâce" ou "effet de l'Esprit". Ceci nous aide immédiatement à mieux cerner leur réalité : un don spirituel, c'est l'expression concrète (en parole ou en acte) et privilégiée de la foi d'un chrétien. La rencontre d'une personne avec la grâce/l'Esprit produit un "effet". Celui-ci est variable en fonction des personnes ; il peut être discret ou spectaculaire, épisodique ou permanent, la liste des "charismes" du Nouveau Testament est à cet égard instructive.

- Il est vrai que notre christianisme est appelé à se réaliser dans toutes les dimensions de la vie, cependant nous devons prendre conscience qu'en chacun de nous il y a un (ou plusieurs) domaine où nous sommes "visionnaires"... où notre foi parait pouvoir se réaliser/dire mieux que dans tout autre, c'est ici "l'effet de la grâce", c'est là un "charisme"

- S'il est faux de considérer le charisme comme un simple don naturel mis au service de la foi, il est également faux d'affirmer sans plus qu'il s'agit d'un phénomène surnaturel. Cette problématique n'apparait d'ailleurs pas dans le Nouveau Testament (Paul range indifféremment dans ses listes des dons que nous qualifierions d'ordinaires, avec d'autres qui sont franchement extraordinaires). En réalité les deux approches sont vraies si elles sont prises ensembles, car le charisme est justement le produit d'une rencontre entre l'homme et Dieu.

- Dans l'Ecriture, "l'humanité" des charismes est soulignée de plusieurs manières : d'abord en ce que leur manifestation est pour une part liée à notre volonté (1 Tim.4/14, 2 Tim.1/6, 1 Cor.14/1). ensuite nous voyons qu'ils restent sous le contrôle de la communauté et de ceux qui les exercent (1 Cor. 14/27 à 32)... un tel contrôle peut même devenir excessif et empécher leur éclosion (1 Thess.5/19-20). De plus, les remarques qui vont dans le sens d'un encouragement à rechercher un autre don que celui qui est déjà pratiqué, sont significatives du possible changement de charisme en concomitance avec l'évolution du croyant vers une certaine maturité chrétienne.

L'EGLISE CHARISMATIQUE

- Il faut être attentif au fait que les listes des dons et services néo-testamentaires (Rom.12/4 à 8, 1 Cor.12/1 à 11 et 27 à 31, Eph.4/11) n'ont pas pour but de nous révéler la forme définitive et intemporelle des "charismata" ou des "pneumatika". Les imprécisions, les recoupements et les chevauchements, le caractère incomplet de chacune d'elle, tout cela signifie que le propos de l'apôtre n'était pas de nous enseigner ce que l'Esprit allait faire dans les Eglises, ni même d'opérer un relevé exact de ce qui se passait de son temps, mais de montrer d'une part que le Christ s'occupait de son Eglise (Eph.4/7 à 11), et d'autre part que cette diversité d'expressions devait être au service de l'unité (1 Cor.12/4 à 6, et 25, Rom.12/34).

- En conséquence, nous ne devons pas forcément chercher à reproduire aujourd'hui tous les charismes par lesquels s'édifiaient certaines Eglises du premier siècle . Il nous faut notamment tenir compte du fait que nous ne vivons plus dans le temps apostolique, dans cette période fondatrice de l'Eglise néo-testamentaire. Certains actes de Dieu sont liés à des moments (kaïros) de l'histoire de la Révélation (Héb.2/4). En fonction de notre temps et de notre lieu, il se peut que nous ne reproduisions pas toute la panoplie ancienne... et en même temps que nous voyons s'appliquer sous des formes nouvelles la même réalité charismatique.

- Toutefois, en fonction de l'être de l'Eglise et de sa vocation, on devra nécessairement retrouver ces trois ordres de charismes :
1/ les dons de la Parole, ils sont fondamentaux, ils nourrissent l'Eglise ;
2/ les dons de service et d'assistance, pour manifester l'amour de l'Eglise ;
3/ les dons d'organisation et de gouvernement, pour gérer la vie de l'Eglise.

Lectures complémentaires
à télécharger

La Confession de foi de Westminster, article XXVI
(confession du XVIIe siècle)
&
de Henri Blocher : "L'Esprit donné aux Samaritains" in Ichthus n°24, 1972 ; pages 9 à 12
&
extrait de "Le mouvement charismatique et la théologie luthérienne", collectif in La Revue Réformée n°116, 1978, pages 188 à 196

document RTF de 51 ko
Note : plusieurs articles ou extraits d'articles proposés dans ce site sont issus de la Revue Réformée. Depuis plus de cinquante ans cette publication présente des études dans une perspective réformée confessante.
Paraît cinq fois par an. Abonnement : 32 euros à LA REVUE REFORMEE,
33, avenue Jules Ferry, 13100 Aix-en-Provence.
La Revue Réformée peut être consultée sur Internet :
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3.

Histoire de l'Eglise (C/2)

Les documents ci-dessous sont essentiellement issus d'un dossier catéchétique publié au début des années 70 par la Société des Ecoles du Dimanche et intitulé : "30 fiches d'histoire de l'Eglise". Ce dossier n'est plus édité.

Le siècle des lumières

K Le XVIIIe siècle, parfois appelé « le siècle des lumières », se présente comme une période de transformation profonde dans tous les domaines, en particulier dans le domaine de l'esprit où se forment de nouvelles conceptions philosophiques et dans le domaine politique où la Révolution Française amène un grand bouleversement.

K Le protestantisme français, de la Révocation de l'Edit de Nantes (1685) à l'Edit de Tolérance de 1787, vit un siècle de luttes douloureuses. La Révolution Française permet aux protestants français de connaître la liberté de conscience et de culte ; mais elle est pour le catholicisme un temps de grande difficulté.


I. - LE CATHOLICISME AU XVIIIe SIECLE

- Dans le domaine religieux, la monarchie, qui se veut de droit divin, demeure étroitement unie à l'Eglise catholique. D'où une intolérance à la fois politique et religieuse.

2. - La querelle janséniste se réveille lors de l'application de la bulle Unigenitus qui condamnait comme hérétiques les opinions de Jansénius. Les sacrements ne sont plus administrés à ceux qui refusent cette bulle. Les parlements, par un incontestable abus d'autorité, prennent parti pour les opposants, malgré Rome et le roi.

3. - Les jésuites éprouvent de sérieuses difficultés en divers pays d'Europe. Leur Compagnie est interdite en France par un édit royal.

II. - LE PROTESTANTISME FRANÇAIS AU XVIIIe SIECLE.

1.- La Révocation de l'Edit de Nantes (1685) est le point de départ d'une persécution qui dure environ un siècle. Tout concourt à anéantir le protestantisme français d'une manière ou d'une autre. Beaucoup de protestants quittent la France ; ceux qui demeurent sont souvent livrés à eux-mêmes et entraînent l'Eglise vers des déviations regrettables.

2. - Le prédicant Antoine Court comprend le péril et réorganise les Eglises en consistoires et en synodes (synode des Montèzes, en Languedoc - 1715). Il nomme des anciens et des diacres, instruit les prédicants, les envoyant au séminaire de Lausanne pour y compléter leurs études et en sortir pasteurs régulièrement consacrés. Il remet en vigueur la vieille discipline de l'Eglise Réformée de France, inappliquée depuis la Révocation. Grâce à cette heureuse initiative et à cette réorganisation, les paroisses se reconstituent un peu partout et reprennent vie.
De 1715 à 1763 sept synodes organisent et dirigent la vie des Eglises du Désert et permettent le maintien d'une certaine cohésion parmi les réformés.

3. - La mort de Louis XIV n'arrête pas les persécutions. Louis XV signe en 1724 une ordonnance rappelant et aggravant toutes les ordonnances de Louis XIV.
En 1745 de nouvelles ordonnances inaugurent ce qu'on a appelé « la grande persécution »

4. - Mais, bénéficiant d'un irrésistible courant de libéralisme philosophique et religieux, le protestantisme français se relève lentement de ses ruines.
Le pasteur Paul Rabaut par son inlassable activité, devient le lien direct et permanent entre les ministres du Désert et les Eglises, l'incomparable ouvrier de la restauration du protestantisme.
Cependant, il y a encore des persécutions. Mais le supplice du pasteur Rochette et des frères de Grenier à Toulouse (1762) est mal accueilli et, en général, désapprouvé. Deux étapes importantes sur le chemin de la tolérance sont les affaires Calas et Sirven.
Jean Calas, accusé à tort d'avoir tué son fils, est condamné à mort. Sous l'influence de Voltaire qui alerte l'opinion publique, le Conseil d'Etat réhabilite Calas.
Sirven, également accusé d'avoir tué une fille qui était folle, est condamné à mort ; mais il se réfugie en Suisse avec sa famille. Voltaire, prenant la défense de Sirven, l'encourage à se remettre entre les mains des juges. Sirven est déclaré innocent et acquitté. De plusieurs côtés des cris s'élèvent qui dénoncent, avec Voltaire et beaucoup d'autres, les crimes d'intolérance, qui réclament la justice et sollicitent un état civil pour les protestants.

5. - A partir de 1764 la persécution contre les réformés se ralentit ; mais les évangéliques ne jouissent toujours pas des mêmes droits que les autres citoyens. L'Edit de Tolérance que Louis XVI signe le 17 novembre 1787 accorde aux protestants l'état civil : inscription officielle des naissances, mariages, décés, possibilité d'exercer toutes les professions publiques. Aucune mention de l'exercice du culte n'est faite ; néanmoins les assemblées sont tolérées.
Cet édit est l'oeuvre des ministres d'Etat Turgot et Malesherbes, ainsi que du marquis de La Fayette et du pasteur Rabaut-Saint-Etienne.

IlI. - LA REVOLUTION FRANÇAISE.

1. - La liberté de conscience et de culte.
Le problème religieux est exposé devant l'Assemblée Constituante en 1789. Rabaut-Saint-Etienne y apporte un point de vue protestant.
La Constituante décide que nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, et que les non catholiques seront admis à tous les emplois civils et militaires (article 18 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen).
En 1791, la Constituante déclare tout citoyen libre d'exercer le culte auquel il est attaché.

2. - Le catholicisme et la Révolution Française.
Dans la nuit du 4 aoùt 1789, la noblesse et le clergé votent l'abolition des privilèges et des dîmes ecclésiastiques. Cette mesure entraîne donc la sécularisation des biens ecclésiastiques par un décret du 24 novembre 1789 qui déclare : « Tous les biens ecclésiastiques sont à la disposition de la nation, à sa charge de pourvoir d'une manière convenable aux frais du culte, à l'entretien de ses ministres, au soulagement des pauvres, sous la surveillance et d'après les instructions des provinces.
La Constitution civile du clergé votée le 12 juillet 1790 par l'Assemblée a pour but de créer une Eglise catholique nationale indépendante de Rome et dont l'organisation est calquée sur l'organisation générale du royaume. Il y a un évêché par département ; dix métropoles groupent ces évéchés. Le clergé, contraint de prêter serment de fidélité à la Constitution, se divise en Constitutionnels qui acceptent de prêter serment et en Réfractaires qui refusent.
La Révolution est pour l'Eglise catholique une dure épreuve, en particulier sous la Terreur.

3. - Le protestantisme et la Révolution Française.
Aux protestants français, la Révolution apporte une liberté fort attendue. Aussi les protestants accueillent-ils favorablement la Révolution.
Cependant à l'époque de la Terreur, des pasteurs sont emprisonnés (Paul Rabaut à Nîmes) ou périssent guillotinés, mais surtout victimes de leurs opinions politiques (Rabaut-Saint-Etienne par exemple).

 

  THEMES DE TRAVAUX ET DE RECHERCHES.

1. Etudier en détail l'affaire Calas ou l'affaire Sirven. Déterminer le rôle qu'a joué Voltaire en ces affaires.

2. Qu'est-ce que la tolérance ? En quoi Rabaut-Saint-Etienne a-t-il raison de montrer qu'il y a une certaine manière de pratiquer la tolérance qui est insupportable.

3. Le calendrier républicain, mis en vigueur par la Convention, rejette le souvenir de la naissance du Christ et prend son point de départ à la date du 22 septembre 1792, date de la naissance de la République en même temps que de l'équinoxe d'automne. Quels sont les douze mois de l'année républicaine ? Comment se divisent les mois ? En quoi ce calendrier reflète-t-il une religion de la Nature où la « Nature » joue un rôle de divinité ?

 

Documents :

 

MEMOIRE DE RIPPERT DE MONCLAR
HAUT MAGISTRAT DU PARLEMENT D'AIX - (1755 - Extraits)

Si l'on donnait à l'évêque d'Alais une liste exacte de tous les ministres protestants qu'on a mis à mort, de toutes les personnes de tout âge et de tout rang qu'on a envoyées aux galères, de toutes les taxes, amendes et autres confiscations qu'on a exigées, de tous les enfants qu'on a enlevés à leurs parents, de tous les mariages qu'on a cassés et déclarés concubinages publics, de tous les biens qu'on a adjugés en conséquence à des collatéraux, de toutes les personnes qu'on a emprisonnées et retenues dans une longue captivité, de tous les décrets qu'on a portés contre une infinité d'autres, de tous les excès mêmes et de tous les meurtres affreux commis sur eux par les troupes du roi et contre l'intention de Sa Majesté : cette liste, hélas ! formerait des volumes entiers.
Tous les coins de France retentissent des cris de ces malheureux ; ils attirent même la compassion de tous ceux qui se font gloire, je ne dis pas d'être des chrétiens, mais des hommes : et un évêque y est insensible, et recherche même à les redoubler !!! Ne lui siérait-il pas mieux, après avoir planté et arrosé en leur faveur, de gémir pour eux entre le porche et l'autel et de calmer lui-même la colère du prince ?

1. Quels crimes Rippert de Monclar dénonce-t-il ici ?
2. Qu'attend Rippert de Monclar de l'évêque d'Alais (on écrit maintenant Alès) ?

 

DISCOURS DU PASTEUR RABAUT-SAINT-ETIENNE A L'ASSEMBLEE CONSTITUANTE - (1789 - Extraits)

Vos principes sont que la liberté de la pensée et des opinions est un droit inaliénable et imprescriptible. Cette liberté , messieurs, elle est la plus sacrée de toutes, elle échappe à l'empire des hommes, elle se réfugie au fond de la conscience comme dans un sanctuaire inviolable où nul mortel n'a le droit de pénétrer, elle est la seule que les hommes n'aient pas soumise aux lois de l'association commune. La contraindre est une injustice, l'attaquer est un sacrilège.
Je réclame pour deux millions de citoyens utiles leurs droits de Français. Ce n'est pas la tolérance qu'ils demandent : c'est la liberté. La tolérance ! le support ! le pardon ! la clémence ! idées souverainement injustes envers les dissidents, tant il est vrai que la différence de religion, que la différence d'opinion n'est pas un crime. La tolérance ! je demande qu'il soit proscrit à son tour, et il le sera, ce mot injuste qui ne nous présente que comme des citoyens dignes de pitié, comme des coupables auxquels on pardonne !

3. Au nom de quels principes Rabaut-Saint-Etienne réclame-t-il la liberté pour les « citoyens utiles » que sont les protestants ?
4. Combien y avait-il de protestants en France ?
Si l'on compte alors 28 millions d'habitants en France, quelle proportion de protestants cela donne-t-il ? Ce chiffre est-il exact ? Qu'est-ce qui peut avoir poussé l'homme politique à donner un chiffre supérieur à la réalité ?

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Le piétisme

 

J Le piétisme manifeste une des réactions de l'Eglise en face de la situation suscitée par le « siècle des lumières ». En créant des petites cellules de chrétiens actifs soucieux de développer leur piété personnelle, il permet à l'Eglise un renouvellement de ses forces vives.

J Trois hommes marquent le piétisme à ses débuts : Spener, Francke et le comte de Zinzendorf autour de qui se rassemblent les Frères Moraves.


I. - L'ALLEMAGNE AUX XVIIe ET XVIIIe SIECLES.

1 - Un grand désir de paix religieuse.
Dans un pays profondément divisé, les traités de Westphalie (1648) accordent, dans une certaine mesure, la liberté de conscience et de culte aux trois confessions chrétiennes importantes en Allemagne à cette époque : le luthéranisme, le calvinisme, le catholicisme romain.
Mais ces traités n'amènent pas une paix religieuse totale. Ces trois confessions sont encore très souvent en conflit, et de nombreuses sectes combattent les Eglises officielles.
Cependant le peuple est las de ces querelles dogmatiques aux conséquences souvent funestes. La question importante est d'abord de réparer les ruines causées par la Guerre de Trente Ans. D'autant que les Français menacent à l'ouest et que les Turcs s'avancent à l'est. Aussi l'empereur Léopold Ier (1657-1705) souhaite-t-il plus que tout autre cette paix religieuse.

2. - Plusieurs tendances se manifestent.
Dans la recherche d'une véritable paix religieuse et en face des problèmes posés par le « siècle des lumières », on peut distinguer quatre attitudes :
a) celle de l'orthodoxie traditionnelle qui assimile la piété à la théologie et considère l'adhésion aux confessions et aux articles de foi comme nécessaire et suffisante. Le luthéranisme hérite au XVIIe siècle d'au moins six « symboles », tous contenus dans le septième, et le calvinisme d'au moins treize « symboles ».
b
) celle de l'orthodoxie libérale qui engage le dialogue avec les penseurs « éclairés » et essaie de traduire le dogme traditionnel en termes compréhensibles par les hommes de l'époque. L'Eglise se met ainsi à la mode du temps, mais aussi à la remorque d'une civilisation dite « éclairée ». L'héritage des réformateurs est difficilement sauvegardé et l'on oublie que l'Eglise n'est fondée que sur la Parole de Dieu.
c) celle du syncrétisme qui veut unir tous les croyants en une confession de foi très simple d'où seraient écartés tous les points de dogme controversés.
Sans remonter à Mélanchthon et à ses efforts de conciliation, on peut dire que le syncrétisme a des racines profondes. Calixte, professeur dans le Schleswig de 1614 à 1656, propose comme base d'accord possible les symboles des conciles des cinq premiers siècles. Mais son projet est repoussé. L'idée fait cependant son chemin. Elle est reprise par Bossuet et Leibnitz qui correspondent longuement au sujet de l'Eglise et de son unité. Le fossé qui sépare l'évêque catholique et le philosophe luthérien est en fait si grand qu'aucun compromis n'est possible. Du moins un dialogue est-il engagé.
d) celle du piétisme qui est souvent prêt à sacrifier les dogmes pour essayer de développer la piété et la vie chrétienne. Déjà Bucer avait eu l'idée de créer de petites cellules de chrétiens actifs où la piété de beaucoup pourrait se réchauffer et se dé velopper ; chacun de ces groupes aurait été une petite Eglise au sein de l'Eglise. Mais cette tentative de Bucer avait été sans lendemain, du moins au XVIe siècle. Car à la fin du XVIIe siècle ces idées sont reprises et développées, en particulier sous l'influence de Spener.
Le piétisme domine nettement le protestantisme allemand de 1690 à 1740 environ.

II. - LE PIETISME.

Trois hommes : Spener, Francke et Zinzendorf sont les témoins ardents des heures ferventes du piétisme. Spener (1635-1705), alsacien d'origine, reprend le projet de Bucer. Pasteur à Francfort, Dresde, Berlin, il cherche à réveiller la vie religieuse en mettant l'accent sur la piété personnelle du chrétien et sur la nécessité de former de petits groupes où la piété des croyants peut se cultiver et se fortifier. Il insiste sur la nécessité de bien connaître la Parole de Dieu, de s'initier à la Bible par une instruction religieuse sérieuse ; il veut que tout chrétien connaisse un « véritable service spirituel », étant entendu que le christianisme est une vie avant d'être un ensemble de dogmes. Chargé d'organiser l'université de Halle afin que les études théologiques prennent un nouvel essor, il y appelle son disciple Francke.

Francke (1663-1727) demeure trente-cinq ans à Halle, où il s'occupe à la fois des questions sociales et des questions scolaires. Il organise des écoles dans les quartiers pauvres, un Paedagogium (lycée dont l'enseignement a aussi, et pour la première fois, un caractère concret), une imprimerie, une librairie pour la diffusion de la Bible. Du point de vue spirituel il prolonge la pensée de Spener, insistant beaucoup sur la nécessité d'une conversion totale à Christ et imprimant à l'éducation chrétienne un caractère austère, sinon sévère. Mais avec lui le piétisme connaît un aspect social et éducatif que le comte de Zinzendorf prolonge heureusement.

Le comte de Zinzendorf (1700-1760) a été successivement étudiant à Halle, centre du Piétisme, et à Wittenberg, centre de la pensée luthérienne ; c'est dire qu'il a subi des influences fort diverses mais dont la raison d'être demeure Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié. Pour Zinzendorf la sagesse de Dieu est concentrée dans la croix de Christ, et la seule inspiration possible de la vie chrétienne se trouve dans une entière communion avec Jésus-Christ.
C'est à Herrnhut que se constitue le centre du mouvement des Frères Moraves ; Zinzendorf organise là, avec des réfugiés chassés de leurs pays, une communauté chrétienne qui essaie de réaliser une vie à l'image de la vie des premiers chrétiens (Actes 2 à 4). Il y reprend l'idée de Spener sur les petits groupes pieux.
Mais le comte annonce l'Evangile partout où l'occasion lui est donnée de le faire, y compris au Groenland. La petite communauté de Herrnhut devient un rayonnant foyer missionnaire qui envoie des missionnaires partout dans le monde. C'est que les chrétiens ne vivent pas pour eux-mêmes : « Herrnhut, dit Zinzendorf au moment de la fondation de la communauté, ne doit subsister que tant que les oeuvres de la main du Seigneur s'y accompliront sans obstacle. Que l'amour en soit le lien, jusqu'au moment où, vrai sel de la terre, nous serons prêts à être dispersés à la face du monde.»
Et dans un monde où les Eglises sont divisées, souvent hostiles, Zinzendorf se sent appelé à unir, à réunir les enfants de Dieu.

 

THEMES DE TRAVAUX ET DE RECHERCHES.

1. Le piétisme invite les chrétiens à s'édifier. Quel est le sens premier de ce mot ? Dans quel sens est-il employé dans le Nouveau Testament ? (par exemple Actes 9: 31 - 1 Cor. 8: 1 - Eph. 2: 20 à 22 - 1 Pi. 2: 5). Est-ce ainsi que le piétisme comprend ce mot ?

2. Les Frères Moraves ont composé beaucoup de chants. Le plus célèbre est peut-être celui de Paul Gerhardt : « Chef couvert de blessures ». Connaissez-vous d'autres chants qui viennent de ce milieu morave ?

3. Pour aider les chrétiens à lire la Parole de Dieu, Zinzendorf et les Frères Moraves ont édité des listes de lectures bibliques. Examiner un des « Textes moraves » qui paraissent encore actuellement. Quels principes sont à la base de ces lectures ?


Document :


L'UNITE DES CHRETIENS
Extraits d'une lettre de Zinzendorf au patriarche copte du Caire

Le testament que nous a laissé Jésus dans ses derniers discours et dans ses prières sur le chemin de la Passion (Jean 13 : 17) constitue tout notre système ecclésiastique ; il est cause aussi que nous ne nous croyons pas permis de juger aucune des communions chrétiennes. Mais autre chose est de ne pas juger, autre chose est d'accepter. Nous laissons subsister devant leur commun Seigneur les diverses parties de la chrétienté et nous nous gardons d'exciter dans aucune d'elles des divisions, des différences ou des querelles de mots. Mais nous ne nous laisserons enfermer dans aucune secte au monde. Les dernières volontés de Jésus-Christ exprimées à son Père en faveur de tous ceux qui croient en lui nous l'interdisent formellement (Jean 17: 21). Nous n'avons affaire qu'au coeur des hommes pour leur parler pratiquement des vérités incontestables et notre plan essentiel consiste toujours à réaliser la prière sacerdotale de Jésus : « Que tous soient un » .
Nous baptisons les païens au nom du Père du Fils et du Saint-Esprit en la mort de Jésus, et nous recevons dans notre Eglise ceux d'entre eux qui croient. Mais nous ne faisons pas entrer dans notre organisation tous les chrétiens que nous servons ; nous cherchons seulement à arroser du sang de Jésus toutes les Eglises, quelles qu'elles soient, à répandre parmi les chrétiens le levain de sa mort, afin que ce levain sanctifie peu à peu les Eglises auxquelles ils appartiennent et les préserve du sommeil de la mort ou de la corruption, jusqu'à ce que le temps arrive où le Souverain Pasteur apparaîtra et réunira tout en un seul troupeau.
C'est pourquoi aussi il n'y a point sur la terre d'Eglise-mère ; mais toutes sont soeurs ; il n'y a point sur la terre de père, mais nous sommes tous frères ; il n'y a point de patriarche universel de la vraie chrétienté, car tous sont disciples.
Nous ne cherchons point à établir de nouvelles liturgies, à changer les hiérarchies ; nous ne cherchons point non plus à introduire notre théologie pour autant qu'elle a son langage propre ; nous cherchons bien plutôt à faire savourer au coeur des hommes toutes les paroles de vérité déjà connues et admises dans les Eglises.

 

1. Pourquoi le comte de Zinzendorf cite-t-il ici Jean 13: 17 ?
2. Pourquoi fait-il une distinction entre ne pas juger et accepter ?
3. Pourquoi refuse-t-il de se laisser « enfermer dans aucune secte » ?
4. Quelle est son attitude à l'égard des membres des différentes Eglises ?
5. Quel but poursuit-il essentiellement dans ses rapports avec les autres chrétiens ?
6. Pourquoi a-t-on pu l'appeler « pionnier de l'oecuménisme » ?


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John Wesley et le méthodisme

K Au XVIIe siècle, dans une Angleterre tourmentée, aux querelles politiques et religieuses souvent intenses, George Fox fonde le mouvement non conformiste des Quakers.

J Au XVIIIe siècle, au milieu d'une douloureuse crise d'immoralité et d'irréligion, Dieu suscite un homme, John Wesley (1703-1791) qui provoque un véritable renouvellement spirituel en Grande-Bretagne et dans plusieurs parties du monde.


I. - LES QUAKERS.

1. - Querelles politiques et religieuses.
Au XVIIe siècle trois forces sont en présence dans les luttes que connaît l'Angleterre : l'Eglise anglicane, le catholicisme romain, les non-conformistes. Comme en Europe continentale, les querelles théologiques se doublent de querelles politiques ; ce qui crée souvent une grande confusion, car les renversements de situation sont nombreux ; plusieurs fois les persécutés deviennent les persécuteurs, et vice versa.

2. - George Fox et les Quakers.
George Fox (1624-1691) est le fondateur d'un mouvement qui veut sortir les hommes des querelles ecclésiastiques pour les unir en un culte plus spirituel.
Fils d'un tisserand du comté de Leicester, Fox entre très jeune en apprentissage chez un cordonnier. A la suite de visions qui lui révèlent ce que pourrait être une vie spirituelle authentique, il se met à précher de lieu en lieu en parlant surtout de la « lumière intérieure » qui éclaire tout homme. « Songez qu'en vous il y a quelque chose de Dieu », dit souvent Fox.
Il a alors vingt-deux ou vingt-trois ans et possède l'assurance d'un ministère prophétique à remplir pour être fidèle à Dieu. La date de 1652 où Fox a une vision à Pendle Hill peut être considérée comme la date de fondation spirituelle de la « Société des Amis ». Car c'est ainsi que se nomment les chrétiens groupés autour de Fox. Plus tard on les appela ironiquement les Quakers ; probablement parce que Fox avait dit à un juge de « trembler au nom du Seigneur » ; peut-être aussi parce qu'ils se mettaient à trembler (en anglais to quake) quand ils parlaient de la part de Dieu dans des réunions spirituelles.
En 1658 la première grande assemblée quaker se réunit en Angleterre. En 1676 Robert Barclay donne les grands principes du quakérisme dans son « Apologie de la véritable théologie chrétienne ». En 1683 William Penn fonde la ville de Philadelphie, en Pennsylvanie (Amérique du Nord).

II. - JOHN WESLEY.

1 - Affaiblissement du christianisme.
Le XVIIIe siècle, surtout en ses débuts, est pour l'Angleterre une période de paix et de grande prospérité économique. Malheureusement cette richesse nouvelle dont bénéficient certaines classes de la société détermine une véritable crise d'immoralité et d'irréligion. L'ivrognerie, le jeu, la galanterie font des ravages dans la haute société comme dans les classes les plus modestes.
Mais Dieu suscite un homme qui, par sa vie et son message, redonne une âme à ce peuple et provoque un véritable « réveil » spirituel : John Wesley.

2. - La jeunesse de John Wesley.
John Wesley est né en 1703 au foyer d'un pasteur anglican. Dans un milieu pauvre et pieux, il connaît la stricte pédagogie d'une mère à la fois douce et ferme. Il a six ans lorsque le presbytère d'Epworth, où son père est pasteur, brûle ; alors que tous les autres enfants sont hors de danger, le petit John est toujours à l'intérieur ; incapable de se sauver par les escaliers en feu, il ne lui est possible que de fuir par la fenêtre, au moment où le toit s'écroule. Il est vraiment, comme il le dit lui-même, « un tison arraché au feu ».
Après une jeunesse studieuse mais assez indifférente au point de vue religieux, John Wesley devient, à dix-sept ans, boursier de la célèbre université d'Oxford où il étudie avec avidité les langues anciennes et la philosophie. Consacré pasteur de l'Eglise anglicane, il note le conseil de son père : « Ne deviens pas pasteur pour gagner ta croûte. Etre pasteur, c'est le pire des métiers, la plus belle des vocations.» John est d'ailleurs un jeune chrétien sérieux qui fonde un « Club de sainteté ». Par ironie, compte tenu de l'application de la méthode de ceux qui composent le club, on les appelle des « Méthodistes ». Sobriquet qui subsistera bien au-delà du groupe d'amis qui communient fréquemment, visitent les malades, les pauvres, les prisonniers, étudient avec application la Parole de Dieu.
En 1735 John Wesley, son frère Charles et deux autres jeunes missionnaires s'embarquent pour la Georgie (sud des Etats-Unis actuels) dans l'espoir de pouvoir annoncer l'Evangile aux Peaux-Rouges. Expérience décevante. En 1738 John et Charles Wesley sont de retour en Angleterre.

3. - Un don total.
Influencé alors par les Frères Moraves, disciples du comte de Zinzendorf, John Wesley comprend que le salut est dans la foi en Jésus-Christ. Le 24 mai 1738, écoutant la lecture de la préface de Luther à l'épître aux Romains, il s'abandonne totalement à Dieu.
Prêchant alors dans les églises anglicanes le salut par la foi et les exigences de Dieu, il voit ces églises se fermer les unes après les autres à sa prédication. Comme un de ses amis, Georges Whitefield, se trouve dans le même cas et se met à prêcher en plein air, John Wesley se décide à faire de même ; mais cela lui coûte car il a été jusqu'alors tellement attaché à l'ordre qu'il croyait « que sauver des âmes était presque un péché si ce n'était pas fait dans une église ». Bientôt de gigantesques auditoires écoutent en plein air la prédication de la Parole. L'évêque de Bristol donne à John Wesley l'ordre de ne plus prêcher ainsi parce que ce n'est pas sa paroisse ; la réponse est nette : « Le monde est ma paroisse. Partout où je vais c'est mon devoir de déclarer à tous ceux qui veulent m'écouter la joyeuse nouvelle du salut.»

4. - Un témoin puissant.
Pendant cinquante-trois ans, il voyage à travers l'Angleterre, l'Ecosse et l'Irlande, prêchant en moyenne trois fois par jour, tout en faisant environ 7 500 kilomètres par an, à cheval, par des routes qui sont souvent des fondrières.
Il groupe ses convertis en « classes », dirigées par des laïques, hommes ou femmes. Il forme un nombre important de prédicateurs, parmi lesquels beaucoup de prédicateurs laïques. Pour l'éducation de ceux-ci et des convertis, il édite ou écrit deux cents volumes ou brochures, le tout à très bon marché. Il continue ses voyages et prédications jusqu'à l'âge de quatre-vingt-huit ans. Il est alors devenu un des hommes les plus respectés et honorés d'Angleterre.
Sous son influence prennent vie des sociétés d'éducation, des sociétés missionnaires, des groupements pour la lutte contre l'esclavage et pour des réformes sociales et politiques. Surtout Wesley lutte pour que tout chrétien soit un témoin fidèle.

 

THEMES DE TRAVAUX ET DE RECHERCHES.

1. Edmond de Pressensé a dit de Wesley : « Il a fait de nouveau descendre l'Evangile des hauteurs plus ou moins glacées d'une sorte d'aristocratie religieuse. Il l'a porté aux déshérités, aux ignorants, aux esclaves. On a pu dire : L'Evangile est annoncé aux pauvres.» En quelles circonstances Jésus a-t-il parlé de la Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres ? En quoi cela est-il important ? Luc 4: 18 - 6: 20 - 7: 22.

2. Wesley est né pauvre et mort pauvre. Dans un sermon sur l'emploi de l'argent il pose trois règles fondamentales : « Gagnez tout ce que vous pouvez, épargnez tout ce que vous pouvez, donnez tout ce que vous pouvez.» Que pensez-vous de ces trois règles ?


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LA CONVERSION DE JOHN WESLEY

En entendant la description que fait Luther du changement que Dieu opère en nous par la foi en Christ, je sentis mon coeur se fondre étrangement. Je sentis alors que je commençais à mettre ma confiance en Christ, et en Christ seul, pour mon salut et je reçus aussitôt l'assurance qu'il me sauvait de la loi du péché et de la mort. Je me mis alors à prier de toutes mes forces pour ceux qui m'avaient le plus outragé et persécuté, puis je rendis témoignage ouvertement devant les personnes présentes de ce que mon coeur éprouvait pour la première fois.
Cependant l'ennemi ne devait pas tarder à me suggérer : « Ce que tu éprouves là ne peut être la foi, car où est ta joie ? Alors il me fut enseigné que la paix et la victoire sur le péché sont l'essentiel de la foi au Capitaine de notre salut, mais que Dieu donne ou retient, selon son bon plaisir, les transports de joie consécutifs aux premiers pas dans la foi, surtout chez ceux que visita l'affliction.

1. Pourquoi l'épître aux Romains a-t-elle marqué tant de témoins de Dieu, comme Augustin, Luther et Wesley ?
2. En quoi les mots « en Christ seul » sont-ils importants dans ce texte ?
3. Quelles sont pour Wesley les premières conséquences de cette découverte du salut par la foi ?

 

LES DOUZE REGLES DU MINISTERE LAIC

1. Soyez diligent. Ne restez pas un moment sans occupation.
2. Soyez sérieux. Votre service sera : « Sainteté à l'Eternel ».
3. Soyez prudent.
4. Ne faites aucune démarche en vue du mariage sans avoir beaucoup prié et consulté vos frères.
5. Repoussez toute médisance.
6. Ne dites pas de mal de votre prochain, de peur que votre parole ne ronge comme un ulcère.
7. Dites à chacun ce qui vous apparait comme un défaut, simplement et sans tarder, de peur que votre coeur n'en soit infecté.
8. Ne cherchez pas à en imposer.
9. N'ayez honte de rien, sauf du péché.
10. Soyez ponctuel. Faites chaque chose exactement en son temps.
11. Vous n'avez rien d'autre à faire qu'à sauver des âmes.
12. En toutes choses agissez non par vous-même mais comme des « Fils de l'Evangile »
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4. Pourquoi Wesley donne-t-il des recommandations d'ordre pratique aux témoins de Dieu ?
5. Quelles recommandations vous semblent les plus intéressantes ? les plus originales ?
6. Quelles critiques porterez-vous sur telle ou telle d'entre elles ?


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